Notez qu’à la suite de notre publication de ce matin, le Conseil du trésor a informé la CSN qu’il a revu sa position et qu’il ne rend plus la prime COVID conditionnelle à une entente sur trois ans. La CSN avait vivement déploré la position initiale du gouvernement. Le reste de la proposition demeure toujours aussi inacceptable.
Le texte diffusé ici est la version originale du 29 mai au matin.
Il propose une prime de 8 % pour une période de trois mois, pour quelques titres d’emploi, et seulement dans les trois milieux de travail suivants : les urgences, les soins intensifs et les CHSLD. Déconnecté de l’urgence de la situation, le gouvernement rend conditionnel l’octroi de cette prime aux travailleuses et aux travailleurs, qui portent à bout de bras les services à la population, à une entente globale sur le renouvellement des conventions collectives pour une durée de trois ans.
Le gouvernement ignore ainsi un nombre très important de travailleuses et de travailleurs au front contre la COVID-19. Que ce soit dans les établissements de santé, dans les CHSLD, dans les domiciles privés des bénéficiaires ou dans les écoles offrant des services de garde d’urgence pour les enfants du personnel de la santé, le danger est bien réel. En date du 1er avril, 177 personnes du réseau de la santé et des services sociaux étaient infectées par la COVID-19. Parmi ces personnes, on trouve des travailleuses et des travailleurs dont les emplois ne sont pas visés par la prime.
Pour la CSN, il est clair que l’heure n’est pas à évaluer les niveaux de risque ni pour chaque titre d’emploi ni en fonction des activités quotidiennes de chaque individu. Il s’agirait d’un exercice complexe et futile en temps de crise, sans compter les risques de débordement de décisions arbitraires. Tous nos efforts doivent être mis pour maintenir l’offre de services à la population pour sauver des vies et passer à travers la pandémie.
Aussi, en proposant une prime en pourcentage et non en montant fixe, le gouvernement laisse entendre que, pour lui, mettre sa vie en danger n’a pas la même valeur pour toutes les travailleuses et tous les travailleurs. Pour une préposée aux bénéficiaires, par exemple, la prime serait d’environ 1,75 $ l’heure, ce qui est nettement insuffisant et démobilisant. Rappelons que bon nombre d’employeurs privés (épiceries, pharmacies, usines d’abattage, etc.) offrent à leurs salarié-es des majorations de 2 à 5 $ l’heure pour reconnaître leur contribution essentielle dans cette crise.
Enfin, alors que le gouvernement affirme que la crise va durer des mois et qu’il fait pression pour imposer une convention collective de trois ans aux travailleuses et aux travailleurs, il refuse d’envoyer un message fort pour la prochaine année à l’ensemble de celles et ceux qui sont au front pour la population du Québec.
Nous poursuivons donc les discussions avec le Conseil du trésor pour une reconnaissance juste et équitable de tous les anges gardiens.