Communiqué INTERSYNDICAL
Manque de psychologues dans le réseau public
Le gouvernement doit mettre fin à une discrimination salariale
Publié le 7 juillet 2023
Dernière mise à jour le 13 novembre 2023
Comme plusieurs de leurs collègues, les psychologues des réseaux de la santé, scolaire et collégial souffrent grandement d’une rémunération et de conditions d’exercice à ce point déficientes qu’ils et elles quittent en grand nombre pour le secteur privé.
Ce constat est partagé par toutes les organisations syndicales. Du bout des lèvres, le gouvernement admet que les conditions de travail ne sont pas étrangères aux nombreux départs et aux difficultés à attirer de nouvelles et nouveaux psychologues.
Pour lutter contre la pénurie de psychologues dans le réseau public, l’ancienne ministre
Hélène David a déposé un rapport le mois dernier dont la principale conclusion est de rendre plus accessible la formation de ces spécialistes pour augmenter le nombre de permis délivrés. Pourtant, au Canada, c’est au Québec que l’on dénombre déjà le plus de psychologues par habitant(e).
Nous sommes d’avis que la solution ne passe pas nécessairement par l’augmentation du nombre de psychologues, mais que celle-ci réside d’abord et avant tout dans une réelle reconnaissance de la profession en termes d’évaluation d’un emploi à prédominance féminine. Au Québec, la Loi sur l’équité salariale permet justement de corriger toute forme de discrimination dans d’évaluation de l’emploi à prédominance féminine. Un salaire juste et équitable contribuerait à freiner l’exode vers le privé et à attirer de nouvelles personnes psychologues dans le secteur public.
En effet, selon le tableau de bord du ministre Dubé, l’exode de ces dernières contribue à laisser plusieurs milliers de personnes sur les listes d’attente sans possibilité d’évaluation et de dépistage de leurs besoins en santé mentale. Il est urgent que le gouvernement puisse utiliser tous les pouvoirs à sa disposition pour s’attaquer à cette problématique, laquelle entraîne de graves conséquences sur la santé de la population.
En termes clairs, la meilleure solution en ce moment pour faire avancer ce dossier est que le gouvernement donne le mandat au Secrétariat du Conseil du trésor de régler par ententes auprès des différentes organisations syndicales les plaintes de maintien d’équité salariale de 2015, comme il l’a fait dans le dossier des préposé(e)s aux bénéficiaires (PAB) et des préposé(e)s en retraitement des dispositifs médicaux (PRDM).
Ces réajustements, attendus depuis huit ans, mettraient fin à la discrimination salariale que subissent, notamment, des milliers de psychologues des services publics. Cela permettrait également d’identifier le point de départ des différentes stratégies visant à attirer et surtout retenir ces professionnel(le)s à plus long terme.
Nous réitérons que la meilleure solution demeure celle de régler les plaintes d’équité salariale qui traînent depuis 2015. Ce réajustement constituera une avancée importante qui contribuera à résoudre une grande partie du problème d’accès à un psychologue dans les réseaux publics de la santé, scolaire et collégial.
Signataires :
Joel Bélanger, 5e vice-président, APTS
Jessica Goldschleger, 1re vice-présidente, Fédération des professionnèles (FP-CSN)
Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales (CPAS-SCFP)
Jacques Landry, président de la Fédération des professionnelles et professionnels en éducation du Québec (FPPE-CSQ)
Yves Devost, Président du Syndicat des professionnelles et professionnels de Laval-Rive-Nord (SPPLRN-SCFP 5222)
Roxanne Palardy, Représentante des technicien-nes et professionnel-les de la santé et des services sociaux, Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN)
Éric Cyr, président de la Fédération du personnel professionnel des collèges (FPPC-CSQ)