Info-négo FP – Des priorités gouvernementales insuffisantes pour stopper l’exode des personnes professionnelles

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Négociation 2023

Des priorités gouvernementales insuffisantes pour stopper l’exode des personnes professionnelles

Publié le 16 octobre 2023
Dernière mise à jour le 16 octobre 2023

À la demande du Conseil du Trésor, le Comité patronal de négociation des collèges (CPNC) a procédé à un exercice de priorisation ayant mené, le mercredi 11 octobre dernier, à un deuxième dépôt patronal. Malheureusement, celui-ci demeure largement insuffisant pour contrer l’exode du personnel. En effet, les professionnel-les quittent pour des salaires plus alléchants et les meilleures conditions de travail offertes dans les universités, dans le secteur municipal ou au privé. Ce que le CPNC met sur la table ne permettra pas de les retenir dans le réseau public.

 

Dépôt patronal priorisé : un projet ambitieux au résultat très décevant

Le comité de négociation a reçu cette semaine un dépôt priorisé réduisant les demandes patronales à six priorités. Nous prendrons le temps d’analyser ce dépôt en profondeur dans les prochaines semaines, mais il est clair que l’exercice est loin de répondre aux besoins du terrain.

La partie patronale maintient ses attaques aux conditions de travail des professionnel-les des cégeps, notamment quant à l’accès au Programme volontaire de réduction du temps de travail (PVRTT) et au congé sans solde. Ces deux éléments sont pourtant parmi les rares avantages dont bénéficient encore les employé-es des services publics par rapport à d’autres secteurs.

Plusieurs irritants du premier dépôt n’ont pas traversé l’exercice de priorisation et ont été délaissés par le CPNC. Néanmoins, l’employeur ne propose aucune mesure structurante permettant de contrer l’exode du personnel. En effet, ce dépôt n’offre rien de nouveau pour lutter contre la surcharge de travail, bonifier les congés annuels, favoriser la conciliation travail-vie personnelle ou retenir le personnel d’expérience dont l’expertise est indispensable au maintien de services de qualité dans le réseau public.

Encore une fois, plutôt que d’améliorer significativement les conditions de travail pour attirer et garder les professionnel-les dans les cégeps, la partie patronale tente d’attacher le personnel en place à sa chaise.

 

Deuxième dépôt syndical : créer du mouvement à la table de négociation

De son côté, votre comité négociation n’a pas attendu le dépôt priorisé pour faire un exercice d’élagage de ses demandes. Ainsi, un deuxième dépôt syndical a été fait le 5 octobre dernier – soit une semaine avant celui du CPNC – afin de faire avancer les discussions à la table de négociation. L’objectif de cet exercice est de provoquer un mouvement à la table de négociation. Toutefois, pour le moment, la partie patronale demeure fermée face à la plupart de nos demandes. Elle montre de l’ouverture sur des éléments périphériques, mais très peu sur les enjeux centraux de cette négociation.

 

Les professionnel-les sont prêtes et prêts à aller en grève

Nous étions 100 000 travailleuses et travailleurs des services publics à faire entendre nos voix dans les rues de Montréal lors de la manifestation nationale en Front commun, le 23 septembre dernier. Les impacts se sont fait sentir rapidement en mettant le gouvernement sur la défensive et en l’obligeant à s’engager publiquement à faire avancer les discussions aux tables.

Depuis le mercredi 10 octobre 2023, tous les syndicats de la Fédération des professionnèles (FP-CSN) – tant les professionnel-les des cégeps que ceux de la santé et des services sociaux – se sont dotés d’un mandat de grève pouvant aller jusqu’à la grève générale illimitée, à l’instar des centaines d’autres syndicats du secteur public membres du Front commun.

Les prochaines semaines seront décisives pour la suite des négociations. Encore une fois, la mobilisation des membres sera essentielle pour continuer à mettre la pression nécessaire aux tables et obliger l’employeur à proposer des solutions structurantes pour contrer l’exode du personnel. Au-delà des conditions de travail, c’est l’avenir des réseaux publics qui se joue actuellement et nous sommes 420 000 travailleuses et travailleurs prêts à les défendre, d’une seule voix.

 

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